Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a souligné, mardi depuis la capitale kényane, Nairobi, le rôle pionnier de l’Algérie en matière de production d’engrais au niveau mondial, eu égard à ses capacités de production qui lui permettent de répondre aux besoins du marché local et d’approvisionner le marché mondial.
Dans une allocution, lue en son nom par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, lors des travaux du Sommet africain sur les engrais et la santé des sols, le Président Abdelmadjid Tebboune a affirmé que « l’Algérie joue un rôle pionnier en matière d’engrais. Outre sa capacité de répondre aux besoins du marché local, l’Algérie occupe une place de choix en tant que pays fournisseur du marché mondial en Afrique, en Europe, en Asie et en Amérique du Sud ».
De ce fait, ajoute le président de la République, l’Algérie entend poursuivre ses efforts pour développer le gaz naturel, important facteur dans la fabrication des principaux engrais, à travers le renforcement des investissements directs dans le domaine du pétrole et du gaz.
Il a indiqué, à cet égard, que cette démarche a été consolidée par la « Déclaration d’Alger », qui a couronné les travaux du 7e Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), tenu le 02 mars dernier, où a été consacré « le rôle majeur du gaz naturel dans la chaine des valeurs du secteur de la pétrochimie et des industries chimiques en général, avec un large groupe de principaux marchés finaux, pour la réalisation des Objectifs de développement durable de l’ONU (ODD), y compris la production d’engrais pour garantir la sécurité alimentaire mondiale ».
Relevant la dimension d’intégration continentale des projets majeurs de développement initiés par l’Algérie, le président de la République a souligné la disponibilité de l’Algérie à « partager ses expériences en matière de renforcement des capacités humaines dans le domaine de la gestion intégrée et durable des ressources naturelles (eau, sols), et l’investissement dans la production et la distribution d’engrais ».
« Je tiens à saluer nos engagements visant à atteindre des niveaux de production doublés à l’horizon 2033 en matière d’engrais, tout comme je me félicite du plan pratique et durable qui tend à limiter la dégradation de la santé des sols dans le cadre de notre orientation commune vers de nouvelles politiques d’investissement, permettant aux agriculteurs de s’approvisionner de manière facile en engrais et contribuer ainsi à la fertilisation des terres pour augmenter les récoltes, par le soutien de partenaires des secteurs public et privé », a-t-il ajouté.
Evoquant les défis collectifs que doivent relever les pays africains pour relancer leurs économies et assurer le bien-être de leurs peuples, le président de la République a indiqué que « notre contient dispose des potentialités nécessaires pour subvenir à ses besoins en cette matière vitale, pour la promotion du secteur agricole et le renforcement de notre sécurité alimentaire, en veillant à l’intensification de la coopération au sein des organisations, des institutions économiques et financières et des différents mécanismes réunis dans le cadre de l’Union africaine (UA), lesquels œuvrent à soutenir le développement durable dans notre continent à travers la coordination des efforts des gouvernements pour asseoir des politiques intégrées en matière de production et de commercialisation d’engrais, d’échange d’expertise, d’optimisation du niveau des techniques utilisées dans le domaine de l’agriculture et de modernisation des systèmes de production ».
Dans ce contexte, le président de la République a mis en avant « la conjoncture actuelle marquée par les répercussions de la crise sanitaire et de la situation géopolitique perturbée dans le monde, avec les effets que cela implique sur la production et l’approvisionnement en produits agricoles de base, conjugués à la hausse des prix sur les marchés internationaux, des effets ayant amené certains petits agriculteurs, représentant la majorité des producteurs dans notre continent, à réduire l’utilisation des engrais nécessaires pour la fertilisation des sols ».
Ainsi, le président de la République a affirmé que « l’Algérie accorde une attention particulière aux opportunités de partage d’expériences et d’expertises et au renforcement de la coopération continentale dans divers domaines, ainsi qu’aux efforts de développement en Afrique, notamment ceux liés à la sécurité alimentaire, de même qu’elle partage, à cette occasion, les préoccupations des pays africains quant à la nécessité d’assurer les engrais pour répondre à leurs besoins alimentaires, et de remédier à la dégradation de la santé des sols, en raison des changements climatiques aigus et des pratiques humaines nuisibles à l’agriculture, à l’environnement et à d’autres ressources naturelles ».
« L’Algérie attachée et fidèle à son appartenance africaine, n’a eu de cesse de l’exprimer à travers son adhésion à tous les efforts collectifs susceptibles de réaliser nos aspirations à une Afrique prospère, affranchie de la vulnérabilité et de l’injustice et des séquelles de l’injustice coloniale dont avaient souffert les peuples de notre continent, se dressant toujours à l’avant-garde, à chaque fois qu’il est question d’exploiter les opportunités de coopération régionale et continentale ou de les renforcer », a-t-il souligné.
Les travaux du Sommet sur les engrais et la santé des sols, auxquels participe M. Cherfa en qualité de représentant du président de la République, ont débuté mardi, en présence de délégations officielles et de responsables d’organisations internationales et régionales.