Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa a mis en avant, mardi depuis Nairobi (Kenya), lors des travaux du Sommet africain sur les engrais et la santé des sols, les efforts de l’Algérie pour augmenter la production d’engrais en vue de satisfaire aux besoins nationaux et contribuer à l’approvisionnement du marché africain.
Dans son allocution lors d’une séance ayant réuni les ministres africains de l’Agriculture dans le cadre de la rencontre, M. Cherfa a souligné « les efforts consentis par l’Algérie pour augmenter la production nationale d’engrais en vue de satisfaire aux besoins nationaux et de contribuer à l’approvisionnement du marché africain, en sus de soutenir les pays du continent dans le cadre de la coopération Sud-Sud, ce qui s’accorde parfaitement avec la Déclaration d’Abuja (2006) ».
Le ministre a affirmé que la participation de l’Algérie à ce Sommet de haut niveau, « se veut une opportunité pour passer en revue le niveau atteint par notre pays en matière de production d’engrais et les efforts de l’Etat pour renforcer leur utilisation à l’effet d’améliorer la production et la productivité agricoles ».
« Nous poursuivrons nos efforts pour atteindre les objectifs tracés dans le cadre de la stratégie nationale de sécurité alimentaire, laquelle s’accorde avec le plan d’action sur les engrais et la santé des sols en Afrique, et le concept d’une gestion intégrée de la fertilité des sols (GIFS).
Le ministre a ajouté que l’amélioration de la production à travers la fertilisation, la recherche scientifique, l’innovation, la modernisation de l’agriculture et l’augmentation de la récolte, notamment dans les cultures stratégiques, figuraient à la liste des priorités du Gouvernement algérien pour le moyen et long termes, rappelant que l’Etat algérien a veillé, depuis le début des années 1960, à asseoir les bases de l’industrie des engrais, à travers la création de deux usines de production de l’ammoniac et des engrais.
Dans ce contexte, il a indiqué que l’Algérie comptait parmi les pays exportateurs de cette substance élémentaire avec un volume de 7 millions de tonnes/an, dont 3 millions de tonnes d’urée, 2 millions de tonnes de phosphate traité et 2 millions de tonnes d’ammoniac.
Evoquant les mesures décidées par les pouvoirs publics dans le domaine de l’utilisation des engrais, M. Cherfa a rappelé l’octroi d’un crédit saisonnier sans intérêt pour permettre aux agriculteurs, notamment les petits exploitants, d’acheter les intrants de base pour la production agricole, dont les engrais, les semences et les pesticides, ainsi que l’affectation d’un guichet unique comprenant le financement, l’assurance et l’approvisionnement des producteurs en intrants, notamment dans les cultures stratégiques telles que les céréales et les légumineuses, outre l’augmentation du taux de subvention des engrais à 50% de leur prix de référence pour atténuer les effets sur les agriculteurs de la hausse des prix dans les marchés internationaux.
Ces mesures comprennent le renforcement des capacités des agriculteurs à travers la formation, la sensibilisation et l’orientation dans l’utilisation rationnelle des engrais pour améliorer la nutrition minérale des cultures, augmenter la production et améliorer le rendement, réduire le risque de pollution des eaux souterraines, et inclure la santé des sols dans son concept global (amélioration des propriétés physico-chimiques et biologiques du sol) dans la priorité du programme national de recherche, a ajouté le ministre.
Le ministre de l’Agriculture a également abordé les mesures exceptionnelles prévues en faveur des agriculteurs touchés par la sécheresse au cours de la saison agricole 2022-2023, à savoir le paiement de crédits agricoles (crédit saisonnier) pour une période de trois ans, et la prise en charge par l’Etat du taux d’intérêt, en plus de l’indemnisation des producteurs de céréales touchés par la sécheresse au cours de la saison 2022-2023 et de leur soutien avec des semences et des engrais gratuits.
Organisé par l’Union africaine et le gouvernement de la République du Kenya, ce sommet qui s’étalera jusqu’au 9 mai, intervient en application de la décision de la 37e Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, tenue à Addis-Abeba les 17 et 18 février 2024.
Ce sommet vise à réunir l’ensemble des parties et acteurs concernés pour mettre en lumière le rôle des engrais et de la santé des sols dans la stimulation d’une croissance durable et favorable de l’agriculture en Afrique.