L’Algérie, qui occupe une position privilégiée dans l’actionnariat de la Banque africaine de développement (BAD), joue un rôle très actif au sein de cette institution pour l’atteinte de ses objectifs, a souligné, jeudi à Nairobi (Kenya) le ministre des Finances, Laaziz Faid.
« Membre fondateur de la BAD, l’Algérie se classe au 3ème rang parmi les pays actionnaires régionaux. Cette position nous confère un siège permanent au sein de son Conseil d’administration, (principal organe décisionnel) permettant de participer activement aux décisions importantes concernant les orientations et les politiques de la Banque », a déclaré à l’APS M. Faid qui participe, en qualité de représentant du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, aux travaux des Assemblées annuelles de cette institution financière qui se tiennent du 27 au 31 mai.
En effet, les représentants de l’Algérie au sein du Conseil d’administration participent aux discussions et à l’élaboration des plans stratégiques de la BAD, veillant à ce que les priorités de développement du continent soient bien prises en charge, rappelle le ministre.
« Ils suivent de près le portefeuille de projets de la BAD pour s’assurer qu’ils sont mis en œuvre conformément aux objectifs fixés, et garantir ainsi leur efficacité et leur alignement avec les Objectifs de développement durable (ODD) et l’Agenda 2063 de l’Union Africaine », a-t-il ajouté.
En plus, poursuit le ministre, les représentants algériens « veillent au renforcement de la gouvernance pour assurer que les principes de transparence et de responsabilité soient respectés dans toutes les opérations de la BAD, et soutiennent activement les initiatives visant à promouvoir l’intégration régionale, la coopération économique et le développement des infrastructures transfrontalières ».
L’Algérie est aussi présente au niveau du Conseil des gouverneurs de la BAD, organe suprême de la Banque, dont l’influence est importante pour atteindre ses objectifs principaux: promouvoir le développement économique et social de l’Afrique, réduire la pauvreté, et intégrer le continent dans l’économie mondiale.
Concernant la vision de l’Algérie quant à la nécessité de la refonte de l’architecture financière internationale, thème principal des Assemblées annuelles 2024 de la BAD, le ministre a estimé que cette architecture est effectivement défavorable aux pays africains qui peinent à accéder à des financements concessionnels pour faire face aux impératifs de développement.
La transformation de l’architecture financière internationale, « suivie avec une grande attention par mon département ministériel », est ainsi « indispensable pour garantir un avenir plus prospère et plus équitable pour l’Afrique », a déclaré M. Faid.
Cette refonte doit être axée sur la promotion des sources de financement alternatives, comme des prêts à taux d’intérêt plus bas, des échéanciers de remboursement de la dette plus larges, des investissements directs étrangers durables et des transferts de technologie.
Elle doit se concentrer aussi sur une gouvernance plus inclusive en donnant plus de poids aux pays en développement dans les instances de décision des Banques multilatérales de développement (BMD), ainsi qu’une meilleure résilience aux chocs externes, selon le ministre, soulignant que cette refonte doit être soutenue, toutefois, par une volonté politique forte et une coopération internationale accrue.
Les BMD, une opportunité pour les entreprises algériennes
A une question sur l’adhésion de l’Algérie à de nouvelles Banques multilatérales de développement (BMD), M. Faid a expliqué que les efforts consentis durant les dernières années en la matière permettraient au pays de s’ouvrir au monde, de profiter des avantages de la mondialisation, de stimuler la croissance économique, d’attirer des investisseurs et de favoriser la coopération internationale.
Cette intégration est également une occasion de confirmer la volonté de l’Algérie de diversifier ses partenariats et de bénéficier de l’expertise et des ressources techniques qu’offrent ces institutions, indique le ministre, ajoutant que chaque Banque de développement apportait des compétences spécifiques, des réseaux et des opportunités uniques.
En outre, « en renforçant notre présence dans ces institutions, nous affirmons notre engagement envers la coopération internationale, notamment dans le domaine de coopération Sud-Sud « , soutient-il.
Par ailleurs, le ministre a mis en exergue l’importance de la présence de l’Algérie au sein des BMD pour les entreprises locales, en leur ouvrant un éventail d’opportunités.
Selon lui, les entreprises algériennes peuvent, grâce à cette présence, soumissionner pour des projets financés par ces BMD dans d’autres pays.
« Ces marchés, souvent de grande envergure, offrent des opportunités, ce qui crée une dynamique positive où nos entreprises peuvent accéder à des projets internationaux et diversifier leurs activités », a-t-il renchéri.
L’Algérie avait augmenté sa souscription au capital de la BAD début 2024, et a adhéré officiellement à la Banque européenne pour la construction et le développement (BERD) en 2021, alors que le processus de son adhésion à la Nouvelle banque de développement (NBD) est dans ses dernières phases.