Conçu dans une approche souple, offrant des opportunités économiques et constituant un rempart contre les défis climatiques, le projet pionnier de réhabilitation du barrage vert est une réponse stratégique pour faire face aux impacts des changements climatiques et renforcer la résilience des populations.

Au-delà de porter la couverture forestière à 4,7 millions d’hectares avec le reboisement de 400.000 ha d’ici 2027, le projet illustre un modèle de développement durable, alliant protection de l’environnement et amélioration des conditions de vie des populations locales.

Depuis le coup d’envoi de sa première phase, donné par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le 29 octobre 2023, à partir de la région d’El Maalba, dans la wilaya de Djelfa, le barrage vert avance et progresse sur plusieurs niveaux et sa plateforme numérique est attendue pour 2025.

Dans un entretien accordé à l’APS, la sous directrice du barrage vert, zones steppiques et sahraouies, à la Direction générale des forêts (DGF), Ratiba Arbadi, affirme que la nouvelle vision du projet du barrage vert, sur orientations du président de la République, ne se limite pas à la reforestation mais passe essentiellement par l’intégration des essences adaptées à la nature des terres et aux conditions climatiques changeantes, tout en favorisant l’exploitation durable des ressources forestières dans une action prise en concertation avec les populations locales.

Elle ajoute que la nouvelle vision du barrage vert associe également les jeunes aux différentes actions liées à ce mégaprojet à travers des marchés dédiés à la plantation, l’entretien et le suivi des surfaces reboisées, outre les marchés annexes d’ouverture des pistes forestières ou encore la mobilisation des ressources hydriques.

En chiffres, Mme Arbadi souligne qu’en 2023, le plan d’action de reboisement a ciblé 18.000 ha, alors que pour 2024, une surface de 11.000 ha a été mobilisée pour la plantation, indiquant que pour la période 2023-2030, un budget de 75 millions DA a été mobilisé pour les actions inscrites.

« Nous avons opté dans le cadre d’un plan d’action multi-institutionnel pour la plantation d’essences économiques et rustiques, résistant à la sécheresse et à croissance rapide, telles que le caroubier, l’olivier et le pistachier », explique-t-elle.

Mme Arbadi a relevé qu’à Khenchela par exemple, l’une des 13 wilayas concernées par ce projet, une nouvelle idée a été introduite avec la plantation d’une bande de 909 ha d’olivier, à la lisière de Oued Larab, une zone marquée par une activité agricole importante, dans un projet confié aux jeunes agriculteurs pour entretien et exploitation, et dont l’objectif est de conforter l’activité phare de la région et contribuer à créer des postes d’emploi.

Dans la même wilaya, et à la demande des riverains, les 100 ha initialement désignés pour la plantation de l’espèce fourragère atriplex, ont été remplacés par la figue de barbarie, a noté la même responsable, mettant en avant un savoir-faire local dans la culture de ce fruit et la transformation de ses produits dérivés.

Des résultats plus que satisfaisants dans la fixation des dunes

S’agissant des actions entreprises pour consolider la résilience des populations face aux changements climatiques et la désertification dans les régions pastorales, Mme Arbadi a avancé que les premières opérations de fixation des dunes, à travers la régénération du tapis végétal dans la région de Mesrane dans la wilaya de Djelfa, ont donné des « résultats très positifs ».

« El Mesrane est l’une des régions que la population était contrainte de quitter en raison des tempêtes de sable, et le résultat palpable dans la prévention de l’avancée du sable et la restauration de l’écosystème des premiers projets de fixation des dunes dans la région a donné espoir à la population locale, engagée à préserver cet acquis », s’est-elle réjouie, rappelant qu’un programme spécial de fixation des dunes à l’intérieur et aux limites du barrage vert a été ficelé pour les wilayas de Djelfa, M’sila, Naâma, El Bayadh, et Laghouat.

En parallèle, des « mises en défens » visant le renforcement de la structure du sol et la protection des plantations en développement contre le déchaussement ont été installées dans les régions pastorales. Cette technique cible actuellement 200 ha à Batna et 6.000 ha à Laghouat

Aussi, dans le cadre des orientations visant la numérisation du secteur agricole, le projet de réhabilitation du barrage vert est actuellement en cours de numérisation.

« La plateforme est actuellement à plus de 70% de taux avancement, elle sera fonctionnelle au plus tard en 2025 », a fait savoir la responsable à la DGF, assurant que cette plateforme permettra « le suivi instantané et permanent des phases de réalisation des programmes, en sus du contrôle et l’évaluation des actions entreprises.

Le projet de relance du barrage vert vise à porter sa superficie de 3,7 à 4,7 millions d’hectares à travers 13 wilayas, 183 communes et 1.200 localités, de l’Est à l’Ouest du pays. Il est constitué de 63% du domaine pastorale avec une superficie dépassant les 2,33 millions d’hectares, composé d’alfa et de fourrage, 18% de domaine forestier, avec plus de 600.000 ha et 16% de superficie agricole, représentant plus de 500.000 ha.

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