Boeing a annoncé vendredi une réduction dans les prochains mois d’environ 10% de ses effectifs mondiaux, ce qui devrait concerner quelque 17.000 emplois, ainsi qu’une série de mesures touchant son catalogue d’avions, pour tenter de surmonter ses difficultés financières.
Dans deux messages distincts, l’avionneur a également annoncé vendredi un report supplémentaire des livraisons de son nouveau gros porteur 777X et l’arrêt de la production du 767 cargo en 2027.
Il a aussi prévenu que ses résultats du troisième trimestre allaient être plombés par de lourdes charges du fait, notamment, de la grève de plus de 33.000 ouvriers depuis mi-septembre.
L’action Boeing a terminé la séance en hausse de 3% à la Bourse de New York.
La réduction du personnel va affecter toutes les catégories – direction, encadrement, employés -, a affirmé Kelly Ortberg, patron de Boeing depuis deux mois, dans un message adressé aux 170.000 employés du groupe.
Il a ajouté que des détails seraient fournis la semaine prochaine par les responsables hiérarchiques, indiquant que les mesures de chômage technique partiel en place depuis le 20 septembre pour préserver la trésorerie du groupe pendant la grève étaient suspendues.
Elles concernaient également toutes les catégories de personnel – hormis les grévistes – et affectaient, par roulement, plusieurs dizaines de milliers de personnes. Elles faisaient partie d’un programme d’économies plus vaste, le temps du débrayage.
Une pancarte « en grève » à l’entrée de l’usine Boeing de Renton (Etats-Unis) le 13 septembre 2024 (GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives – STEPHEN BRASHEAR)
La grève des adhérents du syndicat des machinistes IAM de la région de Seattle (nord-ouest) a mis, entre autres, totalement à l’arrêt les deux principales usines du groupe: celle de Renton qui produit le 737, son avion le plus vendu, et celle d’Everett, qui fabrique le 777, le 767 ainsi que plusieurs programmes militaires.
L’agence de notation Standard and Poor’s a estimé mardi que la grève coûtait un milliard de dollars par mois à Boeing.
- Vaines négociations –
La production du 787 Dreamliner est la seule encore en activité car les employés de l’usine, située en Caroline du Sud (est), ne sont pas syndiqués.
Plusieurs mois de négociations, y compris avec une médiation fédérale, n’ont pas permis au syndicat et à Boeing de s’entendre sur un nouvel accord social de quatre ans.
« Notre entreprise se trouve dans une position difficile », a constaté Kelly Ortberg, dans son message.
Des employés de Boeing en grève, à Portland, dans l’Oregon, le 19 septembre 2024 (AFP – Jordan GALE)
Selon lui, « rétablir le groupe requiert des décisions difficiles et nous devons effectuer des changements structurels pour nous assurer que nous restons compétitifs et que nous servons nos clients sur le long terme ».
De son côté l’IAM a déclaré vendredi soir que le retrait de l’offre de Boeing lors des dernières négociations « ne fera que compliquer la conclusion d’un accord ».
« Le fait qu’ils se plaignent de nos propositions montre leur désespoir et prouve à nos membres que nous nous battons pour eux », a déclaré l’IAM dans un communiqué sur X, sans mentionner le plan de Boeing visant à supprimer 17 000 emplois.
Le patron de Boeing quant à lui affirmé que l’avionneur devait « concentrer (ses) ressources » sur ses fondamentaux, et fait savoir que le programme du biréacteur long courrier 777X allait de nouveau être retardé.
D’après un communiqué accompagnant le message de M. Ortberg, la première livraison du 777-9 devrait intervenir en 2026 (au lieu de 2025) et celle du 777-8 en 2028. Ils devaient initialement entrer en service en 2020.
Le groupe compte également livrer les avions 767 de fret commandés à ce jour mais arrêtera leur production commerciale en 2027. Il poursuivra en revanche celle des versions pour l’avion de ravitaillement militaire KC-46A.
L’avionneur prévient par ailleurs que ses résultats du troisième trimestre, dont la publication est prévue le 23 octobre, vont être amputés de plusieurs milliards de dollars de charges.
Boeing a annoncé vendredi une réduction dans les prochains mois d’environ 10% de ses effectifs mondiaux, ce qui devrait concerner quelque 17.000 emplois, ainsi qu’une série de mesures touchant son catalogue d’avions, pour tenter de surmonter ses difficultés financières.
Dans deux messages distincts, l’avionneur a également annoncé vendredi un report supplémentaire des livraisons de son nouveau gros porteur 777X et l’arrêt de la production du 767 cargo en 2027.
Il a aussi prévenu que ses résultats du troisième trimestre allaient être plombés par de lourdes charges du fait, notamment, de la grève de plus de 33.000 ouvriers depuis mi-septembre.
L’action Boeing a terminé la séance en hausse de 3% à la Bourse de New York.
La réduction du personnel va affecter toutes les catégories – direction, encadrement, employés -, a affirmé Kelly Ortberg, patron de Boeing depuis deux mois, dans un message adressé aux 170.000 employés du groupe.
Il a ajouté que des détails seraient fournis la semaine prochaine par les responsables hiérarchiques, indiquant que les mesures de chômage technique partiel en place depuis le 20 septembre pour préserver la trésorerie du groupe pendant la grève étaient suspendues.
Elles concernaient également toutes les catégories de personnel – hormis les grévistes – et affectaient, par roulement, plusieurs dizaines de milliers de personnes. Elles faisaient partie d’un programme d’économies plus vaste, le temps du débrayage.
Une pancarte
Une pancarte « en grève » à l’entrée de l’usine Boeing de Renton (Etats-Unis) le 13 septembre 2024 (GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives – STEPHEN BRASHEAR)
La grève des adhérents du syndicat des machinistes IAM de la région de Seattle (nord-ouest) a mis, entre autres, totalement à l’arrêt les deux principales usines du groupe: celle de Renton qui produit le 737, son avion le plus vendu, et celle d’Everett, qui fabrique le 777, le 767 ainsi que plusieurs programmes militaires.
L’agence de notation Standard and Poor’s a estimé mardi que la grève coûtait un milliard de dollars par mois à Boeing.
- Vaines négociations –
La production du 787 Dreamliner est la seule encore en activité car les employés de l’usine, située en Caroline du Sud (est), ne sont pas syndiqués.
Plusieurs mois de négociations, y compris avec une médiation fédérale, n’ont pas permis au syndicat et à Boeing de s’entendre sur un nouvel accord social de quatre ans.
« Notre entreprise se trouve dans une position difficile », a constaté Kelly Ortberg, dans son message.
Des employés de Boeing en grève, à Portland, dans l’Oregon, le 19 septembre 2024 (AFP – Jordan GALE)
Des employés de Boeing en grève, à Portland, dans l’Oregon, le 19 septembre 2024 (AFP – Jordan GALE)
Selon lui, « rétablir le groupe requiert des décisions difficiles et nous devons effectuer des changements structurels pour nous assurer que nous restons compétitifs et que nous servons nos clients sur le long terme ».
De son côté l’IAM a déclaré vendredi soir que le retrait de l’offre de Boeing lors des dernières négociations « ne fera que compliquer la conclusion d’un accord ».
« Le fait qu’ils se plaignent de nos propositions montre leur désespoir et prouve à nos membres que nous nous battons pour eux », a déclaré l’IAM dans un communiqué sur X, sans mentionner le plan de Boeing visant à supprimer 17 000 emplois.
Le patron de Boeing quant à lui affirmé que l’avionneur devait « concentrer (ses) ressources » sur ses fondamentaux, et fait savoir que le programme du biréacteur long courrier 777X allait de nouveau être retardé.
D’après un communiqué accompagnant le message de M. Ortberg, la première livraison du 777-9 devrait intervenir en 2026 (au lieu de 2025) et celle du 777-8 en 2028. Ils devaient initialement entrer en service en 2020.
Le groupe compte également livrer les avions 767 de fret commandés à ce jour mais arrêtera leur production commerciale en 2027. Il poursuivra en revanche celle des versions pour l’avion de ravitaillement militaire KC-46A.
L’avionneur prévient par ailleurs que ses résultats du troisième trimestre, dont la publication est prévue le 23 octobre, vont être amputés de plusieurs milliards de dollars de charges.
L’intérieur du Boeing 737 MAX 9 d’Alaska Airlines impliqué dans l’incident du 5 janvier 2024 (NTSB/AFP/Archives – Handout)
L’intérieur du Boeing 737 MAX 9 d’Alaska Airlines impliqué dans l’incident du 5 janvier 2024 (NTSB/AFP/Archives – Handout)
« Notre activité fait face à des défis à court terme et nous prenons des décisions stratégiques importantes pour notre avenir », a relevé M. Ortberg, précisant avoir une « vision claire du travail que nous devons effectuer pour restaurer le groupe ».
La branche Aviation commerciale (BCA) devrait enregistrer une charge avant impôts de 3 milliards de dollars au titre des programmes 777X (2,6 milliards) et 767 (400 millions). Son chiffre d’affaires trimestriel devrait atteindre 7,4 milliards de dollars, avec une marge opérationnelle de -54%.
Cette charge découle de la suspension du processus de certification du 777X ainsi que, pour les deux programmes, des conséquences de la grève.
La branche Défense, Espace et Sécurité (BDS) va être marquée, de nouveau, par une charge liée à plusieurs programmes à coûts fixes, d’environ 2 milliards de dollars. Le chiffre d’affaires devrait ressortir à 5,5 milliards de dollars et la marge opérationnelle à -43,1%.
Au niveau du groupe, le chiffre d’affaires devrait s’établir à 17,8 milliards de dollars et la perte nette être de 9,97 dollars par action.
Boeing traverse une passe difficile, marquée par des problèmes de qualité de production depuis de longs mois qui ont émergé avec un incident en vol début janvier d’un 737 MAX 9 d’Alaska Airlines.
L’avionneur est sous étroite surveillance du régulateur FAA et fait l’objet de plusieurs enquêtes (Parlement, police fédérale).
L’IAM a annoncé sur X un rassemblement mardi à Seattle. « Il s’agit d’une déclaration forte adressée à Boeing, à l’industrie et à tous les travailleurs de ce pays : nous ne reculerons pas ! »