Des experts et des professeurs dans le domaine agricole et économique ont affirmé, dans des déclarations à l’APS, que les dernières décisions du Conseil des ministres contribueront à l’augmentation des performances du secteur agricole, ce qui permettra d’assurer la sécurité alimentaire en valorisant les capacités nationales, en réduisant l’importation et en créant de nouvelles perspectives d’exportation à l’avenir.

Dans ce sillage, l’expert agricole, Aissa Mansour a estimé que la décision du Conseil des ministres de mettre en place des fermes pilotes pour la culture des graines oléagineuses « revêt une importance extrême » pour le secteur agricole en particulier et pour l’économie nationale en général, soulignant que la production locale d’huile de table permettra d’alléger les charges d’importations tout en ouvrant des perspectives d’exportation à l’avenir.

Pour M. Mansour, ces fermes contribueront à la réalisation des objectifs escomptés à moyen terme, car la production de toute nouvelle variété nécessite du temps pour les essais et des moyens techniques pouvant être fournis au vu des vastes superficies dotées de terres très fertiles.

Afin de réussir l’opération, l’expert a estimé nécessaire de donner suffisamment de temps aux essais et d’encadrer l’opération sur le plan technique, tout en mobilisant la ressource humaine qualifiée et la mécanisation moderne, ce qui permet de respecter le parcours technique pour obtenir un bon rendement et une production abondante avec la qualité requise.

Lors du Conseil des ministres, mercredi dernier, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait ordonné de mettre en place des fermes pilotes pour la culture des graines oléagineuses, afin de contrôler l’ensemble de la chaîne de production, de la ferme au consommateur, dans le cadre de la stratégie de sécurité alimentaire, tout en donnant des instructions à l’effet de coordonner entre tous les secteurs gouvernementaux et élaborer une vision cohérente pour l’exploitation des résidus des graines oléagineuses dans la production de fourrage.

Le Président Tebboune avait également ordonné d’élaborer une nouvelle vision sur les fermes pilotes, qui soit en droite ligne de l’orientation du pays vers la modernisation, visant à « créer une intégration et une complémentarité entre l’Agriculture, l’Industrie et l’ensemble des secteurs du Gouvernement », et ce dans le sens de la garantie de la sécurité alimentaire en s’appuyant sur les capacités nationales en vue de réduire l’importation, limiter le recours abusif aux devises et encourager l’investissement agricole dans le Sud.

A son tour, l’enseignant à l’Ecole nationale supérieure d’agronomie (ENSA) et membre du Conseil scientifique du Conseil national de la recherche scientifique et des technologies (CNRST), Brahim Mouhouche s’est félicité des décisions découlant de la dernière réunion du Conseil des ministres, relative à la mise en place de fermes pilotes pour la culture des graines oléagineuses qui constituent un produit stratégique.

En outre, il a souligné que l’investissement dans le grand Sud était une solution efficace pour réaliser l’autosuffisance à l’avenir, notamment pour les grandes cultures à l’instar des céréales, des fourrages et des produits industriellement transformables à l’instar des plantes oléagineuses et sucrières, sachant que la région est considérée comme « réservoir d’eau ».

De son côté, l’économiste Mahfoud Kaoubi, a salué les avantages octroyés pour promouvoir le domaine agricole, notamment relatifs à l’usage des technologies de pointe, à l’exonération fiscale, aux crédits et aux facilitations accordées aux investisseurs dans le grand Sud, à même de revoir à la hausse le rendement de la production du secteur et de réaliser l’autosuffisance, insistant sur l’importance de l’investissement dans l’agriculture saharienne qui recèle de grandes potentialités.

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