La consommation des ménages, des tertiaires (bâtiments administratifs, hôpitaux, hôtels et écoles) et du secteur agricole représente 66% de la consommation nationale de gaz naturel, a indiqué le directeur de l’efficacité énergétique au niveau du Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique (CEREFE), Mourad Issiakhem, en se référant au bilan énergétique national du ministère de l’Energie et des Mines.
M. Issiakhem a déclaré à l’APS, que, selon l’analyse et l’évaluation faite au niveau du CEREFE des données mentionnées dans le bilan établi par le ministère, 66% de la consommation de gaz du pays, au cours de l’année 2022, soit plus de 12,7 millions de TEP (tonne équivalent pétrole), ont servi à couvrir les besoins des secteurs des ménages, tertiaires et de l’agriculture.
Cette quantité de gaz est utilisée pour le chauffage, la cuisson et le chauffage de l’eau sanitaire (chaudière et autres chauffe-bain), a-t-il détaillé, estimant que ce ratio restait important malgré les conditions climatiques plutôt clémentes en hiver ces dernières années.
Cette demande a été tirée, selon lui, par la livraison des différents programmes de logement, d’où la nécessité de la mise en œuvre effective de la règlementation technique du bâtiment (DTR), notamment en matière d’isolation thermique pour assurer le confort à la fois en été et en hiver sans provoquer des consommations excessives d’énergie.
Le secteur de l’industrie représente, pour sa part, 33% de la consommation finale de gaz naturel, avec une quantité estimée à un peu plus de 6,4 millions de TEP, a-t-il ajouté.
M. Issiakhem qui a tenu à préciser que la consommation nationale de gaz naturel, en 2022, s’était élevée à plus de 51,7 millions de TEP (englobant la consommation directe, les besoins d’électricité et le GPL extrait aux champs), ce qui représentait 54% de la production primaire du gaz naturel, au cours de cette même année, laquelle avait avoisiné les 95,8 millions de TEP.
Cette consommation nationale de gaz se répartit, a-t-il expliqué, en une consommation directe, qui avoisine les 27,56 millions de TEP (soit 53,31%), et une consommation dédiée à la production d’électricité qui dépasse les 21,63 millions de TEP (soit 41,84%), alors que 2,51 millions de TEP (soit 4,85%) est destiné à la production de GPL extrait au champ.
La consommation interne de gaz a enregistré une hausse de 5% par rapport à 2021, a-t-il souligné, insistant sur l’urgence de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour maitriser et rationnaliser la consommation de cette ressource devenue très prisée au niveau mondial.
D’autant plus, a-t-il soutenu, que cette ressource est appelée à être de plus en plus sollicitée afin de suivre la croissance économique du pays et répondre aux besoins générés par le secteur industriel en expansion, grâce au nouveau code de l’investissement, l’augmentation de la population et du parc immobilier, en plus de l’arrivée de plus en plus de véhicules convertis au GPL/c ».
Le gaz naturel représente 40% de la consommation nationale d’énergie
M. Issiakhem a, en outre, expliqué qu’en matière de répartition de la consommation nationale globale d’énergie (y compris celle des centrales électriques et des champs pétroliers), le gaz naturel représente 40% de la part de cette consommation, alors que l’électricité se taille une part de 30%, les produits pétroliers en génèrent 22%, le GPL y contribue à hauteur de 5%, devant le GNL qui a un ratio de 0,33%, alors que le reste est issu des condensats et du coke de la sidérurgie.
Il a précisé que les secteurs des ménages et tertiaires (47,5%) et transports (28,8%) représentaient 76,3% de la consommation finale d’énergie (c’est à dire celle des consommateurs finaux, à savoir les secteurs utilisateurs), contre 23,7% pour l’industrie, en 2022, selon le même bilan énergétique, et en vue de maitriser cette croissance effrénée de la consommation d’énergie.
Le responsable a ainsi préconise d’adopter des comportements en faveur de la rationalisation de la consommation d’énergie en évitant le gaspillage de cette ressource subventionnée par l’Etat, dans tous les domaines (résidentiel, tertiaires, transport, agriculture, industrie), relevant que le prix du gaz en Algérie « est le deuxième moins cher au monde, après l’Iran ».
M. Issiakhem a appelé, également, à adopter les solutions d’efficacité énergétique dans les différents secteurs, et l’intégration des énergies renouvelables dans le secteur du bâtiment à travers l’installation des chauffe-eau solaires pour la production de l’eau chaude sanitaire et les systèmes de toits solaires photovoltaïques pour la production de l’électricité, ce qui permettra de faire des économies substantielles en gaz naturel.
Il ajoute qu’il est important que les équipements électrodomestiques soient bien contrôlés sur le volet consommation d’énergie, d’où l’importance de l’étiquetage énergétique.
Alors que dans le domaine industriel, il a évoqué le système de CO- ou tri-génération qui consiste en la production de l’électricité et de la chaleur ou même de froid à partir d’une source primaire qui peut être du gaz ou du biogaz, avec notamment la nouvelle technologie de pompes à chaleur, avec la climatisation à gaz, installée dans plus de 300 structures relevant du secteur tertiaire (hôpitaux, cliniques et autres hôtels et les sièges administratifs) en Algérie.