La ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, a présidé, mardi à Alger, l’ouverture de la 3e édition du Forum de la pensée culturelle islamique qui constituera, tout au long du mois sacré, un rendez-vous du dialogue scientifique autour des questions culturelles et intellectuelles à dimension spirituelle, l’accent étant mis cette année sur « les valeurs civilisationnelles et les enjeux de l’avenir ».
Lors de la première séance du Forum de la pensée culturelle islamique, qui s’est déroulée au Palais de la culture « Moufdi Zakaria » en présence du conseiller auprès du président de la République chargé de l’Education, de l’Enseignement supérieur, de la Formation professionnelle et de la Culture, M. Mohamed Seghir Saâdaoui, du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, M. Youcef Belmehdi, de présidents d’instances nationales et de parlementaires, Mme Mouloudji a souligné que ces rencontres scientifiques « interviennent à la lumière des enjeux et des défis que vit l’Homme moderne, raison pour laquelle ce dernier ressent le besoin de renouer avec les désirs de l’âme et les valeurs de solidarité, du bien et de tolérance ».
Et d’ajouter : « Aujourd’hui, le monde prend conscience que les valeurs partagées, universelles et humaines sont à la fois le remède spirituel et civilisationnel aux crises qu’il connait ».
« A travers l’organisation de ces rencontres scientifiques hebdomadaires, le ministère de la Culture et des Arts reconnait que le véritable enjeu est d’encourager le citoyen à préserver les valeurs acquises qui, elles, ont réussi à préserver la stabilité et l’unité de sa société, tout en s’ouvrant au monde avec son innovation et sa participation au progrès », a soutenu la ministre.
Mme Mouloudji s’est, également, félicitée de l’inauguration par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune de Djamaâ El-Djazaïr, un édifice religieux, scientifique et culturel qui, a-t-elle dit, constitue un vivier des valeurs citoyennes et universelles, rassembleur et unificateur.
A cette occasion, elle a rappelé que son département ministériel « a réalisé des acquis importants en termes de restauration des mosquées archéologiques », affirmant que ce type de rénovation « n’obéit pas uniquement à une mission architecturale visant à préserver notre patrimoine autant qu’elle obéit à un devoir religieux et tend à satisfaire un besoin spirituel ».
La ministre a ajouté que son secteur aspirait à réaliser des films et autres productions sur « les oulémas d’Algérie de renommée internationale, et ce en application des instructions et orientations du président de la République pour que notre jeunesse demeure fidèle à son histoire et à sa civilisation ».
Dans son intervention, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, a souligné que « les valeurs de l’Islam sont des valeurs humaines », ajoutant qu’il est de notre devoir de les défendre, notamment au regard des « graves dérapages » que nous observons aujourd’hui.
Il a souligné, dans ce sens, « la nécessité de se focaliser sur les valeurs précieuses de la religion musulmane et de concourir à la promotion de l’homme, à travers des valeurs qui consacrent les bonnes mœurs et pratiques au service de la société »
Pour le Directeur de cabinet de Djamaâ El Djazaïr et coordonnateur scientifique du forum, Bouzid Boumediene, parler des valeurs civilisationnelles « s’avère indispensable pour l’humanité tout entière aujourd’hui, face aux guerres et conflits auxquels nous assistons, d’où l’impératif de reconsidérer, voire de promouvoir les valeurs civilisationnelles ou ce qu’on appelle les valeurs universelles ».
Et d’ajouter que «ce dont le monde a besoin aujourd’hui des Musulmans et des autres peuples, c’est de se référer aux valeurs d’hospitalité, de bienveillance et de bon voisinage pour le règlement des conflits à travers le monde ».
Pour ce faire, a-t-il poursuivi, «des leaders spirituels de par le monde entier tendent aujourd’hui à répandre la paix et la stabilité, un rôle initié par l’Algérie ces dernières années, avec le concours de cheikhs spirituels, dont la Tariqa Tidjaniya qui consacre cette valeur, et d’autres secteurs concernés par ce qu’on appelle la diplomatie culturelle et religieuse ».
Evoquant les valeurs nationales et universelles, il a appelé à « une réflexion autour de la crise de conscience mondiale au vu des développements dans la bande de Ghaza et des guerres en cours dans certaines régions, comme en Afrique… ».
Après avoir souligné que « les institutions algériennes sont conscientes de l’importance des valeurs morales, pour la stabilité et l’unité de la société algérienne, ou en tant que diplomatie culturelle, religieuse et civilisationnelle dans le monde », le même responsable a estimé que l’inauguration de Djamaâ El-Djazaïr était « un signe positif pour ériger ce rempart en symbole de valeurs islamiques et humaines ».
La première séance scientifique de ce forum a été marquée par trois interventions, ouverte par l’ancien président de l’Association des oulémas musulmans algériens, Abderezzak Guessoum, avec une intervention intitulée « Le jeûne comme remède pour consolider les valeurs humaines », dans laquelle il a évoqué différentes réflexions sociales sur le jeûne.
Pour sa part, Abdelkader Bouarafa de l’Université d’Oran a expliqué, lors de son intervention intitulée « L’homme contemporain : le labyrinthe du présent et les perspectives de l’avenir », comment l’homme est devenu un élément secondaire dans une équation civilisationnelle qui l’a entraîné dans des labyrinthes et l’a écarté de son rôle civilisationnel défini par le message divin.